183 - Jules BRETON (1827-1906), peintre et... - Lot 183 - Vermot et Associés

Lot 183
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183 - Jules BRETON (1827-1906), peintre et... - Lot 183 - Vermot et Associés
183 - Jules BRETON (1827-1906), peintre et poète. Lettre autographe signée de jeunesse à Victor Hugo, 3 pages in-8 plus page d'adresse avec affranchissement. Victor Hugo a écrit en tête son "r" pour "répondu", cachet et paraphe de Maître Gustave Gatine, notaire de la succession de Victor Hugo. Etonnante lettre du jeune Jules Breton, que l'on peut dater de 1847, année de son arrivée à Paris (pas plus tard, puisqu'après 1848, les affranchissements portent un timbre). On ne peut que s'étonner de la liberté de ton de ce jeune de 20 ans vis à vis d'un Pair de France et Académicien Français ! : « Ne trouvez-vous pas, Monsieur, que tout est bien vain et bien misérable ici-bas, et partant ! oui, tout est vain ; Dieu lui-même est vanité car enfin à quoi sert son ouvrage, à quoi servent les mondes, à quoi sert-il lui-même ? nous à quoi servons-nous ? à quoi sert l'univers ? à rien. Tout l'être n'est que néant. Oui ce qu'il y a de meilleur, de plus divin : la vie, l'amour, tout cela est vanité, Dieu est vanité. Ah ! je suis malade et je m'ennuie ; je m'ennuie de voir que tout est matière, fatalité ! hélas ! […] Ah ! si j'aimais je m'ennuierais moins. Si j'aimais ! c'est à dire si je vivais ! ah ! la vie, la vie et l'amour et l'amour ce rayon de la vie ! ô mon Dieu donnez-moi la vie ! mais bah ! ce qui doit finir si vite est-il digne d'envie... oh ! c'est égal je voudrais bien être heureux ! être heureux ! voilà qui ferait bien rire Démocrite ou Voltaire, voilà qui qui ferait fondre en larmes Héraclite ou Rousseau. Quelle étrange fou que l'homme ! ô Pascal ! ô fou laborieux ! qu'en dis-tu ? […] Pardon, Monsieur, pour ces rêveries, mais je suis si triste, je souffre tant et pas un ami pour me consoler, pauvre malade infortuné ! Aussi malgré ma fierté d'homme, ma fierté qui gémit, j'implore auprès de vous l'aumône, la charité d'un peu de consolation. Ah ! si je croyais en Jésus - le dieu-homme, le dieu fraternel, le dieu sympathique, le dieu qui a souffert, le dieu fils d'une femme, le dieu colombe pour l'esprit, agneau pour le cœur, si j'avais le bonheur de croire en lui, je n'irais pas vous implorer, Vous dont l'orgueil me repoussera peut-être. Pourtant j'espère que vous daignerez me recevoir, car je suis un voyageur malade et sérieux qui a besoin d'espérance, et, qui sait, vous la ferez peut-être descendre en mon cœur - ah ! le malheureux s'attache à toute branche de salut »
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