CAMPAGNE D’ALLEMAGNE de 1796. 2 Lettres autographe signées d - Lot 370

Lot 370
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Estimation :
200 - 250 EUR
CAMPAGNE D’ALLEMAGNE de 1796. 2 Lettres autographe signées d - Lot 370
CAMPAGNE D’ALLEMAGNE de 1796. 2 Lettres autographe signées de l’Officier GRASSOT, à l’Armée de Rhin et Moselle du Général MOREAU, à ses parents, Adresse: «au Citoyen GRASSOT, Notaire public à Châlons-sur-Saône (Saône-et-Loire).»: LAUTERBACH (Allemagne, Bade-Wurtemberg) 9 Messidor An 4 (27 Juin 1796): «… Nous sommes venus bivouaquez près Lautenbach, c’est de là que je vous écris. Notre colonne est de 15000 Hommes, 50 pièces de canons et de 200 voitures de bagages. Il est défendu aux soldats d’entrer dans les villes sous peine de prison. Et à nous, à tous grades à peine de destitution… chacun est obligé de garder son rang et de voyager à cheval à pas de bœuf toute la journée par une chaleur horrible, dévorés par les mouches et insectes. De toute cette troupe chacun est en ce moment étendu sur la terre, haletant et à peu près mourant de faim; Dans deux heures nous nous remettrons en route et allons encore aujourd’hui à Bischwiller, ainsi ce sera 30 lieues que nous aurons fait depuis avant-hier. Ce sera sans doute demain ou après-demain que nous passerons le Rhin et ce sera probablement devant Kell. Je tâcherai de vous écrire encore une fois de ce côté. La chaleur est horrible, elle abat hommes et chevaux. J’ai attrapé hier sur l’estomac un coup de soleil qui me fait aussi souffrir. J’avais défait ma veste pour respirer plus librement. Du reste je me porte assez bien. Hier soir depuis 5 heures jusqu’à 10 heures du soir, le canon et la fusillade se sont fait entendre d’environ 4 lieues d’éloignement. Il doit y avoir de l’autre côté du Rhin une affaire conséquente. Nous n’y avons pas encore plus de 25000 hommes, mais nous seront 60000 avant 3 jours. Les Autrichiens se souviendront longtemps de la soirée e la Saint Jean et de leur mot d’ordre du 24 et 25… l’on dit que la presque totalité des garnisons du fort Rhin, de Mannheim et Philippsbourg sont partis en poste pour le Brisgau… Bischwiller 10 Thermidor… Nous avons suivi la rive du Rhin… le canon et la mousqueterie n’a pas cessé un instant. L’affaire doit avoir été encore plus terrible… l’ennemi avait une position excellente et considérablement renforcée, il avait opposé une résistance vigoureuse. Nous avons perdu plusieurs pièces de canon qui ont été reprises à l’instant. Le Général divisionnaire Beaupuy, commandant l’avant garde a fait des prodiges de valeur, il a été enlevé du champ de Bataille et conduit à Strasbourg couvert de son sang, estropié du bras droit, le crane fendu et le nez coupé net. Nous avons eu beaucoup de blessés… les émigrés se battent avec la fureur du désespoir…» (Le Général BEAUPUIS fut blessé de 8 coups de sabre, repris son poste un mois après et fut enlevé d’un boulet 3 mois plus tard). Et Deuxième lettre de VINLINGEN (Allemagne) le 9 Thermidor An IV (27 Juillet 1796) «… nous sommes bien fatigués, n’ayant pas dormi la nuit dernière, nos chevaux et nous, sommes rendus…. Nous sommes à 4 lieux. De Stuttgart, à 10 lieux d’Ulm sur le Danube, à environ 40 lieux de Strasbourg. Cherchez-moi sur la carte. Nous profitons de la proximité pour aller voir la capitale du Wurtemberg, nous partons à deux heures du matin visitez toute cette belle ville de l’Allemagne. Irons dîner au palais où il y a chaque jour 100 couverts pour les Officiers français… Nous reviendrons sans doute ce soir, car la marche triomphante de notre Armée ne nous permet pas de faire une bien longue absence. L’ennemi tient à Ulm, il faut l’en débarquer. On prépare l’attaque et nous y seront bientôt. Notre marche est bien rapide, nous parcourons un pays plus joli depuis 3 jours, nous descendons le Necker dont les bords sont charmants. Je mettrai demain à la poste de Stuttgart ma lettre du 8. Adieu, ma tendre mère, écrivez-moi donc.»
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