VAUCLUSE. Lettre écrite d’AVIGNON LE 20 AVRIL 1814 signée GU - Lot 327

Lot 327
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VAUCLUSE. Lettre écrite d’AVIGNON LE 20 AVRIL 1814 signée GU - Lot 327
VAUCLUSE. Lettre écrite d’AVIGNON LE 20 AVRIL 1814 signée GUILLAUME, adressée à son Oncle Étienne André François de PAULE de FALLOT de BEAUMONT de BEAUPRÉ (Avignon 1750 – 1835), Évêque de Plaisance (1807/1817), nommé à l’Archevêché de BOURGES (1813-1815) à BOURGES, Cher. Il lui annonce la Chute de l’Empire, la libération du Pape et la restitution du Comtat Venaissin : « Avignon le 20 avril 1814. Mon Cher Oncle. Je n’ai reçu qu’hier votre lettre du 1er de ce mois, je vois que vous n’êtes pas encore instruit d’aucun des grands évènements qui viennent de changer la face de la France en lui rendant son Roi, le bonheur et la Paix à l’Europe. Lorsque vous aurez cette lettre tous les détails relatifs à ce Grand Évènement vous seront connus sans doute et vous en bénirez Dieu avec nous. Imaginez-vous mon cher Oncle qu’un certain Cochon envoyé par le Commissaire Général de Police ici, avait dressé une liste de Proscription de 500 Notables du département sur laquelle nous étions tous. On est parvenu à le soustraire à la fureur du Peuple en le faisant évader. Rien n’a troublé la vie publique elle a été pour autant que vive le peuple est bon il veut que le bonheur qui l’attend soit sans nuages. Les Autorité Civiles et Militaires ont retardé jusqu’au dernier moment de faire connaitre les Grands Évènements. On a fort indisposé contre elles, mais on ne s’est porté à aucun excès. La Garde Urbaine mise en activité a rendu dans cette circonstance les plus grands services et je me félicite qu’en faire partie ; je n’ai cessé de dire à tous nos M.M. points de réaction Dieu et le Roi pardonnent. Pardonnons tout de même, et maintenons le bon ordre au péril de notre vie. Nous ferons un service fort actif, mais nous le ferons avec plaisir parce que nous protégeons nos concitoyens. La révolte du Lubéron est apaisée et l’abolition de la conscription fera rentrer chacun dans le devoir et rendra à l’agriculture les bras dont elle était privée. On a fait ici trois jours consécutifs de Fête en mouvement spontanée et même avant que les autorités se fussent déterminées à proclamer les changements qui viennent d’avoir lieu, illuminations, farandole, banquets, cavalcades, feux d’artifices enfin tout ce qui manifeste la joie universelle a été employé après avoir arboré la Cocarde Blanche et aux cris de vive le Roi. La ville d’Avignon a manifesté la première ses sentiments et donné l’exemple à la Provence, on fera bien plus, si comme nous n’en doutons pas le Comtat, est rendu au St Père ; On nous annonce même la prochaine arrivée d’un Corps Autrichien pour en prendre possession au nom du Pape. Les Cardinaux Brancador et Oppirozon partent pour Rome. L’Abbé Poulle est à Orange auprès du Prince, il part aussi, Je crois, bientôt pour Paris ainsi que Mr D’ esprague et une infinité d’autres personnes de la ville. Quant à moi mon cher Oncle je veux partir aussi, mais c’est pour Bourges et je n’attends que votre réponse pour me mettre en route, malgré le triste état dans lequel me met un rhumatisme au bras gauche, qui me rend presque aucun service. On écrit de Paris, que l’institution sera donné à tous les évêques et archevêques nommés. Je n’avais jamais pensé qu’on put la refuser surtout à ceux qui comme vous avait employé le peu d’influence qu’ils pouvaient avoir pour le bien de la religion et la délivrance de son chef, mais à l’instant que tout le monde pense de même ici sur tout dans notre société et parmi nos amis mêmes, qui ont sur cet article une exaltation au-delà de toutes expression. Il nous faudra maintenant, bien placer Etienne, dont il nous tarde beaucoup d’avoir des nouvelles, ainsi que notre pauvre Louis si la providence permet que la générosité de l’Empereur Alexandre ne soit pas utile pour lui … GUILLAUME » 3 pages in-4°
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