THEATRE - Charles DULLIN(1885-1949, acteur et metteur en scè - Lot 370

Lot 370
Aller au lot
Estimation :
80 - 100 EUR
Enchérir sur drouot.com
THEATRE - Charles DULLIN(1885-1949, acteur et metteur en scè - Lot 370
THEATRE - Charles DULLIN(1885-1949, acteur et metteur en scène, il fut un des rénovateurs du Théâtre français) / Manuscrit autographe signé avec ratures et corrections, 2 pages in-4 (20 x 30 et 20 x 35 cm), avec découpages et remontages en vue de l’impression; Superbe manifeste pour un véritable art théâtral populaire écrit vers 1935: «Je crois que tout en encourageant les bonnes volontés, il convient de se méfier des «opportunistes», des «arrivistes», des «pions» mais aussi des théoriciens sincères qui nous qui nous préparent en douce des «collectifs» du plaisir et des «rigolades» par quatre. Il me semble que la meilleure manière de commercer cette organisation serait de tenir dans chaque quartier à la disposition des gens susceptibles d’avoir des loisirs: des stades pour ceux qui ont la passion du sport, des bibliothèques pour ceux qui ont le goût de la lecture, des cinémas, des théâtres, un programme de TSF. Il faut tenir compte de ce facteur de la nature humaine: ce grain de contradiction qui se manifeste particulièrement devant le plaisir […] Quand on parle «d’Art Populaire» une confusion se créé entre «Art Populaire», c’est-à-dire qui vient du peuple, qui est fait par le Peuple (à leur manière les Arts furent toujours populaires – art archaïque, folklore, art naïf mais racé) etl’Art fabriquépour le Peuple, qui n’est en somme quedu bas-Art, créé pour séduire, flatter ses penchants dans ce qu’il y a de bas, ragoût démagogique, rayon des bronzes «Dufayel»[n.b.: ancêtre des Galeries Lafayette],production cinématographiques populaires, petits quarts d’heure mitonnés dans les appareils TSF, qui colportent par la voix des airs un abrutissement progressif. Il n’y a pas un Art pour le «Peuple» et un Art pour les «Autres» au théâtre: chaque fois qu’on a cherché à faire un théâtre populaire, on a fait du mauvais, du sale théâtre […] Depuis 15 ans j’ai toujours été soutenu et réconforté à l’Atelier par un public populaire. On m’objectera que ce public qui vient de lui-même à l’Atelier, de préférence aux théâtres de boulevard ou aux spectacles en vogue, est déjà un public populaire évolué. Mais à quoi doit-il cette formation sinon à l’insistance que j’ai mise à ne jamais faire de concession pour lui plaire?Si l’on se contente de construire de vastes salles pour y jouer des spectacles dont l’attrait et l’intérêt artistiques se mesurent au nombre de figurants et au personnel mis en branle, le peuple en aura vite assez…. Si on commet l’affreuse sottise de se servir du théâtre comme moyen de propagande politique et électorale, tous les vrais artistes cracheront dessus. C’est par l’Exemple du Beau qu’il faut dès l’Ecole éduquer le Peuple. Un grand Théâtre Populaire devrait être à l’Avant-Garde de tout mouvement dramatique et non pas se trainer à la remorque des formes périmées qui ont précisément détourné les masses du théâtre»
Mes ordres d'achat
Informations sur la vente
Conditions de vente
Retourner au catalogue