TARN. RÉVOLUTION. Jean-Pierre PEZOUS (Albi 1758 – 1841) Dépu - Lot 329

TARN. RÉVOLUTION. Jean-Pierre PEZOUS (Albi 1758 – 1841) Député du tiers-État aux États-Généraux de 1789 par la Sénéchaussée de CASTRES, puis Député du TARN - Lettre signée SANCERRE, partie de CASTRES 17 Mai 1790, adressée à Mr PEZOUS Député de la Sénéchaussée de CASTRES, à l’Assemblée Nationale, à Paris. 3 pages in-4° : « Monsieur, J’ai reçu…. le rapport et la prorogation de la présente session et l’Adresse sur les Assignats. Ces deux pièces ont fait beaucoup de plaisir et de sensation. Nous avons vu aussi avec beaucoup de satisfaction le Décret de l’Assemblée Nationale qui rectifie l’erreur dont se plaignaient la Ville d’ALBI et de LAVAUR… Nous avons eu, ici, non pas précisément des troubles, mais un peu de fermentation. On a tâché d’échauffer le Peuple sous prétexte que la religion était en danger. Ce sont les mêmes moyens que l’on emploie partout avec aussi peu de succès. On parvient à exciter quelques hommes du Peuple, et beaucoup de femmes à faire, il y a quinze jours du bruit lorsqu’on voulut lire en chaire, avant le prône, un imprimé que l’on croyait être quelque décret relatif au Clergé, et qui était le discours du Roy (Louis XVI) et l’Adresse de l’Assemblée Nationale aux provinces. On a ensuite essuyé par les mêmes moyens de faire adopter la Cocarde Blanche. On excita deux hommes du Peuple dont l’un était Tambour major de la Légion Castraise, à recruter dans les cabarets pour la Cocarde blanche. Notre brave jeunesse eut bientôt éventé et dénoncé le projet et la municipalité fit arrêter ces deux hommes… Il arrive de tous côtés des députations des Gardes Nationales du District qui viennent offrir leur secours, au besoin, pour le maintien du bon ordre, et former une Fédération dont le principal objet sera d’être toujours prêts à procurer, sur les réquisitions qui pourront leur être faites, la pleine entière exécution des Décrets de l’Assemblée Nationale. La Légion Castraise doit faire partir ces jours-ci une lettre circulaire pour inviter toutes les Gardes nationales du Département à entrer dans cette Fédération et vous sentez que les restes expirants de l’Aristocratie et du pouvoir temporel du Clergé, ne seront pas bien redoutables contre une pareille ligue. Les récoltes ont toujours les belles apparences… Les Assemblées primaires sont fixées au dix-huit dans tout le département et l’Assemblée générale des électeurs le 26 du courant. Je conviens que le délai est court… rien n’est plus instant que la prompte organisation des départements. Je suis avec le plus sincère attachement… »